L’idée d’intégrer officiellement les valeurs de la République vous séduit? Mais vous n’êtes ni chrétien ni intéressé par une cérémonie religieuse… Le baptême civil est fait pour vous.
Définition du baptême civil
Le baptême républicain (appelé également “baptême civil”) est destiné à entrer dans la communauté républicaine et à adhérer de manière symbolique aux valeurs républicaines.
Cela signifie que le baptême civil n’a aucune valeur religieuse. C’est un acte purement civique, symbole d’adhésion aux valeurs de notre république. Il est ouvert à tous, quelles que soient les philosophies et les croyances de chacun. Il permet au baptisé son intégration dans une communauté laïque et républicaine dans le respect de la devise de la France: Liberté, égalité, fraternité.
L’Histoire du parrainage civil
Autrement appelé “parrainage républicain” (ou civil), le baptême civil remonte à la loi du 20 prairial, an II (8 juin 1794). Il était destiné à supplanter le baptême catholique et a connu un fort succès au XIXe siècle. Bien que moins à la mode au XXe siècle, il n’a jamais été abandonné et a progressivement été remis au goût du jour suite aux commémorations du bicentenaire de la Révolution Française en 1989, et plus encore depuis le début du XXIe siècle.
Obligations et valeur légale du baptême civil
Le baptême civil n’a pas de caractère obligatoire, ni de valeur juridique. En effet, aucun texte législatif ne le prévoit aujourd’hui. Les maires ne sont pas tenus de le célébrer comme ils le seraient pour un mariage civil, mais ils y sont tout de même autorisés. Il est donc laissé à leur libre appréciation.
Mais alors, “Quelle trace le baptême civil laisse-t-il ?” vous demandez-vous.
Généralement, à l’issue de la célébration, l’officiant remet un« certificat de parrainage civil » aux parents. Ce certificat ou tout autre document délivré pour l’occasion marquent l’événement mais n’ont toutefois aucune valeur juridique. Le maire ne les inscrira pas dans les registres d’état civil. Un registre officieux est tenu à la mairie pour enregistrer les déclarations de « baptême » ou de « parrainage civil ». Il est séparé du registre d’état civil, qui, lui, a une valeur juridique.
La légalisation du baptême civil
La tendance de ces dernières années est à l’encouragement du parrainage républicain. Mais cet acte n’a pas encore été légalisé malgré les réflexions menées depuis de nombreuses années par le Parlement.
Pourquoi ce débat?
Le baptême civil ayant été ouvert aux étrangers sur le territoire français depuis le début des années 2000, il a commencé à se répandre significativement en 2004 et continue de prendre de l’ampleur aujourd’hui.
Mais le baptême civil est devenu aussi un moyen pour ceux que l’on appelle les « sans-papiers », d’acquérir par des biais détournés, une légitimité (relative) à s’installer définitivement sur le sol français.
Plusieurs milliers d’entre eux auraient reçu le baptême civil. Par cet engagement, le parrain agit pour la régularisation de la situation de son filleul. Une carte de « protection citoyenne » peut être remise au baptisé à l’issue de la célébration. Mais elle ne remplace pas pour autant le titre de séjour puisqu’elle n’a pas de valeur légale mais seulement une valeur symbolique.
Pour ou contre la légalisation du baptême civil?
Le débat se joue autour de 2 arguments principaux :
- Peut-il être un délit que de pratiquer un baptême civil pour un étranger « sans papiers », l’incitant ainsi à séjourner irrégulièrement en France ?
- Toute personne adhérant aux valeurs de la République Française qu’elle soit « sans papiers » ou non, devrait-elle pouvoir recevoir le baptême républicain ?
C’est ce débat qui divise aujourd’hui les Parlementaires les empêchant de statuer sur la légalisation du baptême civil.